IDENTITéS

Jeudi 7 janvier, sur la troisième chaîne française. Frédéric Taddeï consacre ce soir-là ou jamais au terrorisme. Esther Benbassa, heureusement présente, vient rappeler aux autres invités du plateau qu’en combattant le terrorisme, on finit souvent par le pratiquer soi-même ! Suivez son regard…

Universitaire et intellectuelle, directrice d’études à la Sorbonne, cette professeure d’histoire du peuple Juif et de sa religion est bien placée pour en parler. Juive elle-même, elle a récemment publié un livre dont le titre résume parfaitement la problématique la plus chaude de l’actualité en ce début d’année : « Être Juif après Gaza ».

De fil en aiguille, on apprend que Mme Benbassa est la figure de proue d’un autre collectif pour l’ouverture d’un vrai débat sur l’identité nationale française, qui s’est constitué au courant du mois de décembre 2009 en réponse à celui conçu par Éric Besson et orchestré par l’UMP. On découvre qu’elle peut compter en renfort sur l’aura humaniste, scientifique et médiatique d’un autre savant chevronné et distingué, le professeur Elikia M’Bokolo. 

Directeur d'études depuis 1985 à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS, ce dernier s’est forgé au fil des années une stature de « justicier de la mémoire africaine ». Chaque semaine, au micro de l’émission qu’il présente sur RFI, ce chercheur-trouveur contribue au vrai débat sur l’identité française, en racontant la vraie histoire de l’Afrique, celle que le fait colonial, souligne-t-il, a malheureusement occulté.

Esther Benbassa et Elikia M’Bokolo font ainsi figure d’éclaireurs d’une nouvelle voie d’intégration de tous et de chacun à la dynamique républicaine d’une France en paix avec elle-même.

En attendant, ils refusent de laisser les Français face « à la seule machine gouvernementale » et au « tsunami identitaire lancé par le ministre appuyé par le président de la République", ces personnalités affirment avoir choisi de "recadrer le débat sur les véritables enjeux », expliquaient-ils dans un communiqué.

Le message de ces résistants a également pris la forme d’une tribune sur l'identité nationale publiée surRue89 et reproduite sur le site de leur groupe de recherche,l'association pour la connaissance de l'histoire de l'Afrique contemporaine (Achac).