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Sous le regard mi-impassible, mi-ébahi de la gardienne de l’école, un groupe d’étudiants étrangers, des américains et une allemande, transforment en jardin digne de ce nom ce qui jusque là était innommable.

On peut se demander pourquoi des jeunes gens étrangers se donnent autant de peine pour faire un travail que de jeunes Marocains, à commencer par les éléves de cette école, auraient pu et du faire depuis longtemps !

Mais il se trouve qu’un jour, sous l’impulsion de feu le président américain D. Eisenhower, l’idée d’un corps de jeunes gens de bonne volonté allant porter secours et assistance aux populations de la terre devint un chantier concret. Et que sous l’appellation « People to People International » des jeunes parcourent le monde pour se rendre utiles là où c’est nécessaire.

Comme ce jour-là dans cette « école publique au milieu de maisons chic », qui eut le privilège de recevoir la visite de Brandon Wiley, administrateur de groupe scolaire dans la vie et qui consacre TOUS ses loisirs à accompagner des groupes d’étudiants d’un horizon du monde à l’autre.

Il se trouve également que ce jour-là, cette école plutôt chanceuse de Casablanca faisait l’objet d’une autre attention exemplaire : la dotation de sa bibliothèque en centaines de livres offerts par le biais d’une initiative pas bête du tout, l’achat de livres en vue de don à une institution qui se charge de les offrir à son tour aux écoles nécessiteuses.

Il fut surtout notamment question d’écologie lors de cette après midi, dans la mesure où recevoir de jeunes américains incite à parler de ce qui se passe dans le Golfe du Mexique. Forcément, l’atmosphère ne fut pas systématiquement optimiste, malgré la bonne volonté débordante et l’enthousiasme propre aux espérances de la jeunesse, qu’elle soit américaine, allemande ou marocaine.

Et si on en profitait pour créer au Maroc un corps identique de jeunes volontaires, qui iraient de pays en pays apporter le bénéfice de l’enthousiasme et du génie marocain en herbe ?

Ce qui revient à poser la question suivante : à quoi bon dans ce cas envoyer des Marocains faire en Amérique ce que des Américains viendraient faire au Maroc ?

Courage, la réponse saute pour ainsi dire au yeux : depuis la marée noire dans le golfe du Mexique, nous sommes tous des habitants de la Terre avant tout ; depuis toutes les catastrophes qui ont frappé notre planète bien avant, certes, mais admettons que la marée noire en Louisiane est le pire qui n’était pas encore arrivé.

Allons donc donner un coup de main aux Américains pour démazouter l’un des paradis naturels de la Terre et de l’humanité. Rien que pour ce que l’équipe du professeur Wiley s’est démenée au Maroc pendant une semaine, les états Unis l’ont bien mérité…